Si on considère que je suis arrivé au Canada le Lundi 31 Mars, cela fait donc une semaine que je suis ici. Le début de mon stage, initialement prévu pour le 31, avait été reporté au Mercredi 2 Avril. Cela me laissait une journée complète pour découvrir les environs et ma "nouvelle vie" ici.
Déjà, pour commencer, je loge chez Jesse Mea, professeur et chercheur à l'Université, dans le département de physique et d'astronomie, où je fais également mon stage. Monsieur Mea est super, mais alors super cool ! Il a l'accent, le sourire et la vivacité du Canadien ! Monsieur extrêmement sympathique, il est également musicien (pianiste) et entreprend de laisser la recherche de côté pour le jazz. Toujours tout sourire, génial, Monsieur Mea. Génial.
(j'ai pas plus grand, j'ai pris sa photo sur le site de la fac, ahah)
J'habite donc chez Jesse, en collocation avec André Luc Cormier. En fait il s'appelle André tout court, mais quand il était petit, il a appris à se présenter comme ça, alors c'est resté. Les gens l'appellent André Luc. Je dis juste André, c'est plus court.
(le sieur André Luc, et la luxueuse cuisine.)
J'ai jamais été en collocation avant. On a rapidement discuté de nos centres d'intérêt et, pour la vie quotidienne, de nos principaux défauts. Il se trouve que nous avons les mêmes, donc la vie communautaire s'annonce facile (et négligée) !
Pour la survie, le centre d'achats le plus proche est à 30 minutes à pied. La route descend beaucoup à l'aller, et donc monte beaucoup au retour, c'est pourquoi on prend un taxi. Apparemment, c'est un système courant : une ligne directe vers un opérateur est installée à la sortie du supermarché. Vu le poids des sacs, c'est vraiment obligatoire.
André a un bac de physique (l'équivalent de nos licences). Maintenant, il corrige des copies et rapports de laboratoire, travaille peu et survit comme ça.
On a profité du Mardi pour explorer un peu le campus. Et, pour passer au bâtiment des sciences, tous les jours, je passe devant ça :
Alors, ça, c'est génial pour deux raisons. La première, c'est que c'est le bâtiment de psycho, et donc de base c'est super cool. La deuxième, c'est que sur le toit de ce bâtiment de psycho, il y a un télescope. dans. une. coupole. Un vrai de vrai ! Et il y a des sessions d'observation une fois par mois ! Fichtredouilletterie et sacrebidance ! °A°
A cette époque, je ne savais pas que j'irai y faire un tour très bientôt (à l'heure de l'écriture, j'en reviens. Je raconte ça une autre fois mais, teaser, c'est trop bien.)
Je n'ai pas particulièrement de photos du campus. C'est un peu dommage, parce que la neige commence à fondre, mais je n'ai pas trouvé quelque chose qui valait le coup d'être pris en photo. En gros, ce sont pleins de bâtiments, mais très espacés. Il y a -je suppose, en été- pas mal d'espaces verts. Peu d'arbres, peu de sapins, mais juste de grands espaces. De petits chemins serpentent entre les bâtiments. J'ai environ une quinzaine de minutes de marche pour arriver au bâtiment des sciences. La bâtisse est en forme de chromosome X, chacune des ailes est un service en particulier : mathématique appliquée, physique et astronomie, biologie, biochimie et à l'étage il existe également une branche informatique. Au centre se trouve une grande salle circulaire avec au milieu un escalier en colimaçon. Tout en bas, on trouve une toute petite cafétéria de dépannage (pizza/sandwich) et quelques tables pour se poser. Mais moi, je reste dans mon département de physique, et j'y suis bien.

(université de Moncton... ma source d'images principale. Ouais.)
Mercredi, j'ai rencontré mon tuteur, le professeur Serge Gauvin (à droite de l'image). Avec le professeur Jean Desforges (à gauche), il est chercheur et étudie les fluctuations du vide. Ses recherches l'ont mené à s'intéresser aux couches minces et aux dispositifs électroluminescents organiques, plus précisément les Diodes Electroluminescentes Organiques (les DiElO). Ce sont les composants que je vais étudier durant ces 12 semaines.
Monsieur Gauvin est drôle et très sympathique. "Fou, mais pas dangereux !" déclare-t-il à qui veut l'entendre. Dans son bureau, quand il parle assis sur sa chaise, il se balance d'avant en arrière tout en faisant pivoter sa chaise, les mains posées sur son ventre. En clair, c'est un bon bonhomme, agréable et amusant. Fier défenseur de la langue française, il déplore l'invasion des anglicismes, même s'il aime le chiack, le dialecte du Nouveau-Brunswick et sorte de franglais aux règles peu établies.
Monsieur Gauvin est plein de conseils. "Les politiques disent et présentent le Nouveau-Brunswick comme un modèle de syncrétisme culturel. C'est une province bilingue, au summum de l'intégration entre les deux cultures ! Une fierté ! Mais en fait, ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'au Nouveau-Brunswick, il faut préciser que ce sont les francophones qui sont bilingues..."
Le début du stage coïncide avec les deux dernières semaines de partielles. Les professeurs sont donc débordés, et certains étudiants aussi. Pour commencer, mercredi, on m'a donné de la lecture, "pour me remettre à niveau". Jeudi, j'ai commencé à étudier quelques montages à base d'amplificateurs opérationnels (AOPs), et cette même tâche m'a occupé tout le vendredi. J'avance très lentement et bloque souvent, mais Monsieur Gauvin m'a dit qu'il était très satisfait. J'essaie de faire de mon mieux. Je pendrai des photos de la petite pièce qui m'a été donnée pour travailler.
J'arrive à 9H et devrais partir dans les environs de 17H. En vérité, je pars plutôt vers 17H30 ou 18H, pour arriver jusqu'au moment où je bloque. A ce moment, je note mes questions pour jour suivant, et je m'en vais.
Parlons de la neige. Comme je suis un touriste, je prends des choses en photo. Des choses très improbables, pour un Canadien. Cette photo, plus haut, là, c'est de la slosh. Ca n'a pas vraiment d'équivalent en France, mais quand c'est prononcé, on comprend pour ainsi dire que c'est de la merde. C'est de la glace pilée, fondue et pleine d'eau, ça fait des flaques et parfois, au fond, y'a du verglas. Donc ouais, c'est de la slosh. Et pour un Canadien, prendre en photo de sa slosh, c'est aussi intéressant que de photographier l'intérieur de sa poubelle.
(bon, là, c'est triste parce que ça a déjà un peu fondu, mais ça faisait ma taille, à mon arrivée.)
Ce gros tas, celui qui fait ma taille, c'est celui que j'ai devant ma maison !! :D
Heh oui, le machin qui dépasse, avec quelques briques, c'est mon chez-moi.
On va finir avec ce faisan que j'ai aperçu quand je me suis baladé jusqu'à la ville (40 minutes à pied pour atteindre la seule rue du centre ville : "la rue Main, rue principale", composée exclusivement de bars/pubs et restaurants. C'est l'unique centre ville. Une seule rue. Fichtre.)
Ce faisan, donc, était d'un côté d'une butte de neige, et moi de l'autre. Quand j'allais d'un côté, il partait pour m'éviter. Pour obtenir ce cliché, j'ai bien passé 3 bonnes minutes à jouer à cache-cache avec lui ! è_é
Voilà qui clôture ce résumé de première semaine. Je me garde un peu de matière sous le coude pour raconter les étrangetés la prochaine fois, notamment cette soirée à l'observatoire, parce que ça c'était super cool. Ouais.